Rechercher

Qui est l’oiseau du mois ?

IMG_3731_RR

Plongeon imbrin

Décembre, en rade de Brest. Le vent est tombé et les derniers gloussements des merles à la tombée du jour s’estompent. Des mugissements profonds et lugubres trouent l’ambiance calme du lieu. Les plongeons imbin, d’ordinaire plutôt silencieux, viennent se regrouper.

RS DECEMBRE 2025 (24)

✍️ Nom scientifique : Gavia immer      Ordre des Gaviiformes                Famille des Gaviidae

📏 Taille : 80 à 95 cm, poids 3700 g pour les et 4200 g pour les . 125 à 148 cm d’envergure. 

🍏 Régime alimentaire : poissons, crustacés et mollusques.


🏠 Habitat : en milieu marin l’hiver mais aussi sur les lacs et grands étangs à l’intérieur des terres. 


🥚 Reproduction : Il niche dans la végétation des bords des lacs et marais d’Islande,  du Groenland, et en Amérique du Nord Jusqu’en Alaska. 

🌿 Statut en Bretagne : classé VU au niveau régional (vulnérable) avec Responsabilité Biologique Régionale majeure (RBR)

 

Lourd à l’envol

Faire décoller quatre kilos nécessite une course sur l’eau. Il atteint les 40 km/h en vol. Sa silhouette est alors caractéristique, le cou légèrement tendu vers le bas et les pattes bien en arrière du corps. 

Un grand voyageur et un apnéiste émérite

En Bretagne, les huit plongeons équipés en hiver de balises GPS dans le cadre du programme Migratlane (baie de Douarnenez, rade de Brest, Côtes d’Armor et Golfe du Morbihan) montrent tous de grandes distances parcourues chaque jour pour se nourrir.  

Il se tient très enfoncé sur l’eau, le haut du corps presque au niveau de l’eau. En cas de danger,  il nage avec la tête seule hors de l’eau (comme les Grèbes). Ses plongées d’une durée de 1 à 3 minutes lui permettent d’atteindre 50 m, mais il se nourrit le plus souvent à des profondeurs inférieures à 30 m.

Un visiteur de l’hiver….. dans un milieu en pleine évolution

Si les premiers migrateurs arrivent début octobre, c’est de décembre à février que les effectifs culminent sur le littoral français avec 452 individus dénombrés en janvier 2024 sur 79 sites dont 246 individus en Bretagne. L’archipel Houat-Hoëdic est le principal site avec 44 individus. Les effectifs hivernants en Europe sont estimés entre 8 600 et 11 000 individus, principalement dans les îles britanniques et en Norvège (BirdLife 2021). Les effectifs dénombrés en hiver en Bretagne sont en progression comme dans le reste de l’Europe.

Compte tenu des habitats fréquentés en hiver, les menaces pesant sur l’espèce durant son séjour dans les eaux bretonnes sont mal connues. Les pollutions marines par les hydrocarbures ont parfois provoqué de fortes mortalités. Les captures dans les filets de pêche sont probablement une cause de mortalité importante. .  La multiplication des parcs éoliens off-shore pourraient à l’avenir provoquer de la mortalité et contraindre leur répartition et réduire l’accès aux zones favorables à leur alimentation.

Retour dans le Grand nord 

La migration prénuptiale dure jusqu’à fin mai pour retourner en Islande et au Groënland. Les populations reproductrices islandaises et groenlandaises sont respectivement estimées entre 300 et 400 couples et 500 à 1 000 couples. 

Un symbole mondial

Présent sur les timbres postaux (Islande, Groenland, Canada, États-Unis d’Amérique), il figure sur la pièce canadienne d’un dollar et est l’oiseau officiel de la province d’Ontario et de l’État du Minnesota.