Chaque année, quand l’été s’efface, le ciel breton s’anime d’un ballet silencieux : des milliers d’oiseaux quittent leurs terres de nidification pour gagner des contrées plus clémentes. Une période unique pour lever les yeux et redécouvrir la nature en mouvement.
De septembre à novembre, les côtes, les marais et les landes de Bretagne deviennent un couloir privilégié pour des espèces venues du nord et de l’est de l’Europe. Hirondelles, bergeronnettes et pipits ouvrent le bal. Puis viennent les limicoles, canards et oies sauvages, qui profitent des haltes migratoires pour se reposer et se nourrir avant de reprendre leur route vers l’Afrique ou la Méditerranée.
Au large, les sternes et puffins longent le littoral, tandis qu’au-dessus des dunes et des falaises, on peut apercevoir busards des roseaux et faucons émerillons, toujours à l’affût. À cette période, le moindre champ, la plus petite zone humide peut devenir un observatoire de choix.
Parmi les migrateurs les plus attendus : le bécasseau variable, petit limicole infatigable, le courlis cendré et ses cris flûtés, ou encore la spatule blanche, majestueuse avec son bec en forme de spatule qu’elle balaye dans l’eau pour capturer sa nourriture.
Les passereaux, eux, voyagent souvent la nuit : rouges-gorges, fauvettes, grives… À l’aube, un buisson peut soudain s’animer de dizaines d’oiseaux fraîchement posés
La migration est un moment de vulnérabilité. Pour les oiseaux, chaque halte est vitale pour reprendre des forces. Pour nous, c’est une chance d’observer sans perturber : rester discret, se tenir à bonne distance, éviter les cris ou les déplacements brusques.
Les observatoires et sentiers aménagés sont parfaits pour profiter du spectacle : jumelles autour du cou, carnet à la main, chacun peut devenir témoin de cette aventure et pourtant si essentielle. Et pourquoi pas participer à un comptage ? Bretagne Vivante propose régulièrement des sorties pour apprendre à identifier, compter et transmettre ces précieuses données.
Chaque automne, les salariés et les bénévoles de Bretagne Vivante se mobilisent pour suivre de près le passage des oiseaux migrateurs. Ce travail repose notamment sur le bagage scientifique, une méthode précieuse pour mieux comprendre les trajets migratoires, les haltes et les menaces rencontrées.
Ces données, collectées depuis des décennies, alimentent des programmes de recherche à l’échelle européenne et contribuent à orienter les actions de protection. Sur le terrain, cela représente des heures d’observation, des suivis rigoureux, et une vigilance constante pour documenter ce grand voyage saisonnier.
En parallèle, l’association œuvre à la préservation des habitats clés pour ces espèces : marais, roselières, zones humides littorales… Autant d’escales indispensables à protéger pour garantir un futur à ces voyageurs ailés !