Contrairement aux bécasseaux ou aux gravelots qu’il côtoie souvent, le Tournepierre à collier n’évolue pas en bandes faciles à voir sur les vasières et les plages.
Il recherche sa nourriture non pas sur les espaces dégagés, mais dans les estrans rocheux ou caillouteux ou encore dans les algues échouées avec lesquelles il se confond fort bien. En effet, la couleur sombre qu’il arbore sur la poitrine, formant ainsi un large collier, ainsi que tout l’automne et l’hiver sur les parties supérieures est très mimétique avec la couleur des rochers humides et des algues brune du littoral.
Heureusement le ventre blanc et les pattes rouges aident à le repérer et à l’identifier.
Ce n’est qu’au printemps, en mai, et à leur retour en août que l’on peut admirer leur plumage nuptial bariolé de roux sur le dos et avec la tête noire et blanche bien plus contrastée.
Espèce peu farouche, on peut parfois l’approcher facilement sur certains sites où il est accoutumé à la fréquentation humaine. C’est un spectacle toujours cocasse de l’observer en quête de nourriture. Il n’hésite pas alors à retourner algues, coquilles vides et petits galets en les poussant et soulevant vigoureusement de la tête et du bec, à la recherche de puces de mer, et autres petits invertébrés. C’est bien sûr ce comportement remarquable qui a valu son nom à ce limicole.
Il est largement répandu sur notre littoral et présent toute l’année en Bretagne, mais les effectifs sont généralement très faibles de juin àjuillet. Les données collectées sur le portail Faune Bretagne montrent trois pics d’abondance au cours
de l’année, en janvier (d’activité des ornithologues), puis de fin août à octobre et début mai, lors des passages
migratoires.
Avec plus de 10 000 individus, la Bretagne a une importance internationale pour cet oiseau migrateur, et accueille plus du tiers des effectifs Français. La presqu’île guérandaise avec plus de 2000 oiseaux, est habituellement le site d’hivernage le plus important de France. Par contre, lors des passages pré et postnuptiaux, on connait mal l’importance des effectifs stationnant dans la région.