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Libellules et demoiselles : ambassadrices des zones humides

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Libellules et demoiselles : ambassadrices des zones humides

Lorsque l’été s’installe en Bretagne, un ballet aérien anime les zones humides. Libellules et demoiselles, ces insectes aux ailes translucides, regroupées sous le nom d’odonates, virevoltent au-dessus des mares, rivières et étangs. Silencieuses mais essentielles, ces insectes jouent un rôle clé dans l’équilibre de nos milieux humides.

Des insectes au service des zones humides

Libellules et demoiselles appartiennent à l’ordre des odonates. Bien qu’elles se ressemblent, leurs différences sont subtiles : les libellules ont le corps plus robuste et reposent ailes ouvertes, tandis que les demoiselles sont plus fines et replient leurs ailes le long du corps au repos. En Bretagne, une quarantaine d’espèces évoluent dans nos zones humides, comme l’Agrion ou le Sympetrum noir.

La présence de libellules et demoiselles est un excellent indicateur de la qualité de l’eau. Ces insectes ont besoin d’un milieu préservé, riche en plantes aquatiques et pauvre en polluants. Leur observation régulière renseigne sur l’état écologique d’un site. 

Photo : Agrion - E.HOLDER

Les odonates passent une grande partie de leur vie sous l’eau. Après la ponte, les œufs donnent naissance à des larves aquatiques. Celles-ci vivent plusieurs mois dans l’eau avant de s’envoler. Elles grandissent dans la vase ou parmi les plantes submergées pendant plusieurs mois, voire plusieurs années selon les espèces. Leur cycle de vie en fait des zones humides un habitat indispensable pour leur développement.

Certaines espèces sont soumises à des habitats spécifiques : mares temporaires, tourbières ou ruisseaux forestiers. Leur disparition peut alerter sur la dégradation de ces milieux fragiles.

Un rôle écologique discret mais vital

Les libellules et demoiselles sont de redoutables chasseuses de moustiques et autres petits insectes, participant ainsi à l’équilibre naturel. En tant que proies pour les oiseaux, poissons et autres prédateurs, elles occupent une place centrale dans la chaîne alimentaire.

Leur fragilité face à la pollution, au drainage et à l’artificialisation des zones humides les rend particulièrement sensibles aux perturbations humaines. Leur déclin signale souvent un déséquilibre écologique, ce qui en fait des bio-indicateurs précieux pour les naturalistes et les gestionnaires d’espaces.

Agir pour protéger

Pour préserver libellules, demoiselles et leurs habitats, Bretagne Vivante agit sur plusieurs fronts : inventaires, protection des zones humides, sensibilisation du grand public. Vous pouvez, vous aussi, contribuer à leur survie en évitant de déranger les milieux humides, en respectant les sentiers balisés et en participant aux actions locales.

Observer ces insectes est un vrai privilège de l’été breton. En protégeant leurs habitats, nous préservons un maillon essentiel de notre biodiversité et la beauté fragile de nos paysages.

Atlas des libellules

Fruit d’un travail collectif de 29 auteurs, il compile, dans un beau livre de 324 pages, l’ensemble des connaissances actuelles sur les libellules des six départements de l’étude. De 2000 à 2020, près de 2 000 observateurs se sont mobilisés pour recueillir plus de 165 000 données, auxquelles se sont ajoutées 25 000 observations historiques. Chacune des 68 espèces du territoire est présentée dans une monographie détaillée qui inclut sa répartition générale, son historique et sa biologie dans l’aire d’étude, son statut et son abondance, les résultats de l’enquête et les perspectives la concernant.