Avec l’automne, les forêts bretonnes s’apaisent, mais sur les troncs des vieux chênes et hêtres, un petit oiseau demeure actif et discret : le Grimpereau des bois.
Spécialiste des forêts matures, le Grimpereau des bois grimpe en spirale le long des troncs, effectuant de courts vols d’un arbre à l’autre.
Depuis sa découverte en Bretagne en 1989, ses effectifs ont chuté de près de 60 %, et l’espèce ne subsiste plus que dans deux massifs, dont la forêt de Rennes. Sa présence, rare et localisée, reflète la qualité écologique des forêts matures.
✍️ Nom scientifique : Certhia familiaris
📏 Taille : ~13 cm
🍏 Régime alimentaire : insectivore
🏠 Habitat : bois, forêt
🥚 Reproduction : niche dans les fissures ou trous dans les arbres.
🌿 Statut en Bretagne : classé EN au niveau régional (en danger)
Un grimpeur spécialisé, adapté à la vie verticale
Le Grimpereau des bois possède une morphologie remarquablement adaptée à la progression sur les troncs :
- son bec fin et incurvé lui permet d’extraire insectes et larves des fissures de l’écorce ;
- ses griffes puissantes et sa queue rigide servent d’appui, comme une troisième patte ;
- il monte en spirale vers le haut et vole ensuite vers la base d’un autre arbre.
Cette spécialisation le rend très dépendant des vieux arbres à écorce irrégulière, ce qui explique sa rareté dans les forêts gérées de manière intensive.
Un indicateur précieux des forêts anciennes
Le Grimpereau des bois est considéré comme un bioindicateur : sa présence signale un habitat forestier mature, stable et peu fragmenté.
En Bretagne, extrémité occidentale de son aire de répartition, sa présence limitée (principalement en forêt de Rennes et de Villecartier) témoigne de la rareté des forêts à structure ancienne.
Son déclin de plus de 60 % en dix ans souligne la fragilité de ces milieux et l’importance de préserver le bois mort et les vieux arbres, essentiels à la biodiversité forestière.
Comment le distinguer du grimpereau des jardins ?
Le Grimpereau des bois et le Grimpereau des jardins se ressemblent comme deux gouttes d’eau ! Tous deux grimpent en spirale le long des troncs, le bec fouillant chaque crevasse à la recherche d’insectes. Les distinguer sur le terrain est un vrai défi : seul le chant du Grimpereau des bois, plus aigu et régulier, permet souvent de les différencier. Le Grimpereau des jardins est d’ailleurs beaucoup plus répandu en Bretagne. La distinction la plus sûre reste morphologique : le Grimpereau des bois possède des doigts légèrement plus longs et un bec un peu plus court que son cousin des jardins.
Pour aller plus loin : Pen Ar Bed n°256 (février 2025)
