Rechercher

Pierre Converset Faucon Crécerelle

Le Faucon Crécerelle

Très démonstratif avec ces séances de vol sur place, il reste le rapace le plus facile à déterminer pour un novice qui descend en vacances par l’autoroute. Le vol en « Saint-Esprit » (queue étalée et battements rapides des ailes avec tête regardant le sol) souvent au-dessus des talus routiers, lui permet de repérer ses proies, système gourmand en énergie mais très efficace quand la végétation est haute.

Un plumage reconnaissable

De la taille d’un pigeon, c’est dans notre région, le seul rapace qui a le dos roux moucheté de noir. La couleur du dessous du corps varie du crème au tabac, avec des raies et des taches sombres chez les deux sexes. Le mâle adulte est contrasté : queue grise, avec une large bande sub-terminale noire, tête grise, nuque et les côtés du cou gris bleuté. Comme les autres faucons, il a une moustache noire. Un bec gris foncé, des pattes et des doigts jaunes complètent la description. Chez les femelles la tête et la queue ne sont pas gris mais brun-roux tacheté de noir comme le dos. La cire et le cercle oculaire sont jaune-citron. Une moustache moins nette que chez le mâle.

Photo : Pierre Converset

Un chasseur des campagnes

Moins abondant que la Buse variable, l’espèce est répartie de manière homogène en France. Oiseau typique des milieux ouverts et peu boisés, il apprécie les prairies pâturées, les friches et les mosaïques de polycultures et a pu localement bénéficier du remembrement. Solitaire, posé sur un arbre, un pylône ou les fils électriques, le Faucon crécerelle, auxiliaire précieux de l’agriculteur, se nourrit surtout de micromammifères, des petits campagnols sans oublier les lézards et les insectes, généralement des orthoptères (sauterelles, grillons..) et des coléoptères (hannetons, bousiers…).

Migration et reproduction

L’espèce est migratrice au moins pour les populations du Nord de l’Europe. La migration postnuptiale, de fin août à la mi-novembre, apporte des effectifs supplémentaires dans notre région.

Comme la plupart des faucons, il ne construit pas de nid, et la ponte se fait à l’entrée d’une cavité naturelle d’une paroi rocheuse, dans les ruines d’un édifice ou plus souvent dans un vieux nid de corneille ou de pie. La femelle dépose de 2 à 6 oeufs en deux ou trois jours. L’incubation dure environ 28 jours, assurée par les deux parents, surtout par la femelle qui est nourrie par le mâle. A 22 jours, les poussins dévorent seuls les proies apportées par les adultes. Les crécerelles sont, d’une manière générale, peu longévifs en milieu naturel même si un individu bagué a atteint l’âge de 23 ans.

Un déclin préoccupant

L’évolution de ses populations n’est pas connue en Bretagne, mais un déclin modéré est constaté en France et dans plusieurs pays d’Europe. La principale menace concernant les populations de faucons crécerelles est à rechercher dans l’intensification agricole, induisant une diminution de la qualité et de la quantité de nourriture disponible. Le développement des monocultures et la disparition des prairies naturelles et des friches sont cités notamment comme principaux facteurs de dégradation des habitats occupés par l’espèce.