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Victoire juridique : les tirs massifs sur les choucas des tours sont suspendus en Bretagne

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Victoire juridique : les tirs massifs sur les choucas des tours sont suspendus en Bretagne

Bretagne Vivante, la LPO Bretagne et One Voice ont obtenu, par trois ordonnances rendues le 30 juin 2025, la suspension des arrêtés préfectoraux des Côtes-d’Armor, du Finistère et du Morbihan qui autorisaient, en cumulé, le tir de 14 500 choucas des tours.

Le juge souligne que les solutions alternatives doivent être pleinement explorées avant toute nouvelle autorisation de tirs. Ces décisions s’inscrivent dans la continuité de la jurisprudence de la Cour administrative d’appel de Nantes, qui avait déjà sanctionné, en décembre 2024, ces mêmes préfectures pour des motifs similaires.

L’Etat sommé de sortir de l’impasse

Depuis une quinzaine d’années, nous n’avons eu de cesse d’alerter sur les limites de la gestion de cette problématique par l’État et sur son aveuglement persistant face aux constats scientifiques et aux solutions existantes. Les études menées par Bretagne Vivante démontrent invariablement la nécessité d’agir sur l’accès à la nidification (par l’obstruction des cheminées hors d’usage) et à l’alimentation (maïs ensilage) des choucas.

Pendant ce temps, les décisions préfectorales ont toujours reculer la mise en œuvre de véritables alternatives :

  • L’étude régionale sur l’écologie du choucas menée par l’Université de Rennes, publiée en 2022, n’a toujours pas été suivie d’effets tangibles ;
  • Le COPIL régional “choucas”, censé piloter la réflexion collective, ne s’est pas réuni depuis un an et demi. Ce blocage n’est pas du fait des associations, qui sont au contraire demandeuses d’une concertation réelle et efficace.

Nous refusons d’être la caution d’une inaction persistante et fautive, à travers notre présence dans une instance régionale figée. Nous appelons à une véritable concertation où nos constats et nos propositions soient sérieusement pris en compte. Cela implique la mise en œuvre immédiate d’un faisceau de solutions alternatives (adaptation des pratiques agronomiques…), seul moyen de répondre aux enjeux agricoles sans porter atteinte à une espèce dont l’état de conservation s’est amélioré précisément depuis sa protection.

Il est temps de sortir de l’illusion des tirs cathartiques, de prendre appui sur la loi et la science, afin de mettre en place une gestion responsable de la cohabitation entre agriculture et biodiversité.