Comme chaque année, les sternes ont investi pour quelques mois la réserve ornithologique de l’île de La Colombière, dans l’archipel des Ebihens.
Un gardiennage de la colonie est assuré tout au long de la saison par 2 gardiens en service civique, Maëlle et Quentin. Le gardiennage est renforcé depuis cette année par l’arrivée de Gwilhem Monnet, chargé d’études oiseaux marins.
La saison de reproduction 2025 sur l’île de La Colombière montre des signes encourageants, malgré quelques perturbations. Dès la mi-juin, les premiers poussins de Sterne de Dougall ont été repérés, 36 jeunes ont pu être bagués le 24 juin, soit une semaine plus tôt que l’an dernier. La faible mortalité observée laisse espérer une bonne production de jeunes à l’envol pour cette espèce rare et menacée d’extinction en France.
Les sternes pierregarin mènent, elles aussi, leur reproduction à bien. 76 nids ont été recensés le 23 mai et les premiers envols ont été observés sur photographies le 27 juin. Nous espérons pour cette espèce également, une bonne année de reproduction.
Ce succès repose en partie sur la vigilance des équipes sur le terrain. Le gardiennage assuré par les volontaires en service civique Maëlle Nicolas et Quentin Benet-Cibois, le salarié Gwilhem Monnet et les nombreux bénévoles de Bretagne Vivante et de Saint-Jacut Environnement a permis de limiter les dérangements. En parallèle, depuis le début de la saison et jusqu’à la fin juin, ce sont 189 visiteurs qui ont été sensibilisés à la fragilité de ces espèces par l’équipe de Bretagne Vivante.
Malgré cela, cinq infractions au périmètre de protection ont été observées en juin, dont une particulièrement dommageable causée par un kayakiste, provoquant l’envol complet de la colonie pendant plus de 10 minutes. Ce type de dérangement peut compromettre la survie des œufs et des poussins.
Autre temps fort de cette saison : le suivi GPS de plusieurs sternes, qui permet de mieux comprendre leurs déplacements. Certaines sternes caugek quittant le site après un épisode de prédation ont été localisées jusqu’en Belgique, en Angleterre ou dans le bassin d’Arcachon. Ces impressionnants trajets sont visibles sur le site du programme Migratlane. Ces données, croisées avec l’analyse des proies photographiées au bec des adultes, permettront d’approfondir nos connaissances sur leur alimentation.
La dynamique actuelle sur l’île illustre combien la vigilance, la science et l’engagement citoyen sont indispensables à la conservation de ces espèces emblématiques du littoral breton.
Nous tenons à remercier nos partenaires financiers de La Colombière, à savoir le département des Cotes d’Armor et l’Office Français de la Biodiversité.