Choucas des tours - ©BV Web

Choucas de tours  : les solutions vraiment efficaces ne sont toujours pas mises en œuvre !  

Plus d’un an s’est écoulé depuis la présentation des conclusions de l’étude scientifique sur l’écologie du Choucas des tours en Bretagne, et pour le moment, aucune action efficace n’a été mise en œuvre.
 Les campagnes de tirs continuent  alors qu’elles ne sont pas utiles pour réguler l’espèce (protégée). Nous rappelons que conclusions de l’étude vont dans le même sens que les analyses portées par les associations de protection de la nature : il faut lancer sans tarder des expérimentations pour obstruer les cheminées (sites de reproduction) et limiter accès au maïs, principale nourriture du choucas.

Ces solutions sont désormais connues et partagées, mais toujours pas mises en œuvre ! Bretagne Vivante et la LPO Bretagne s’impatientent.

Une étude scientifique qui propose des solutions claires et précises

Il aura fallu attendre plus d’un an après la présentation de l’étude scientifique sur le Choucas des tours pour que soit enfin lancé le Plan régional d’actions (PRA) Choucas des tours. Un retard qui nous interroge sur la volonté réelle des pouvoirs publics d’appliquer les préconisations de l’étude.

Pour rappel, voici les termes de la conclusion de l’étude qui présente des leviers pour limiter les populations de choucas :
« Ainsi, pour freiner la dynamique du choucas des tours dans l’ouest de la France, considérant que la destruction d’individus par tir ou par piège n’est pas une solution efficace à terme, il semble nécessaire de mettre en place des solutions pour limiter autant que possible l’accès aux sites de nidification (engrillagement/obstruction des conduits de cheminées) et aux ressources alimentaires (destruction du maïs dans les chaumes, limitation de l’accès aux tas d’ensilages et stabulations, etc.) »
Lire le rapport de l’étude « Acquisition de connaissances sur l’écologie du Choucas des tours (Corvus monedula) en région Bretagne de S. Dugravos et R. Chambon, Université Rennes 1, 2022.”

Bretagne Vivante et la LPO Bretagne resteront vigilantes sur l’engagement des instances publiques et des élus dans le processus d’occultation des cheminées qui accueillent aujourd’hui plus de 90% de la nidification.

Associations de protection de la nature et monde agricole : travaillons ensemble pour résoudre le « problème choucas »

Bretagne Vivante et la LPO Bretagne suivront également de près l’investissement du milieu agricole dans les mesures mises en œuvre pour limiter les quantités de nourriture issues des champs moissonnés de maïs et des grains de maïs non digérés dans l’ensilage.
En Bretagne, c’est en moyenne de 7 000 tonnes sur champs et 10 000 tonnes de grains non digérés dans l’ensilage.

La responsabilité de l’agriculture, basée sur la production de maïs en Bretagne, est indéniable, mais Bretagne Vivante se propose d’accompagner sur le long terme les agriculteurs dans l’élaboration de solutions durables et efficaces.

Des campagnes de tir inutiles et contre productives encore prévues en 2023 !

L’objectif du PRA Choucas est de limiter la population des choucas en agissant sur les deux paramètres, l’alimentation et la nidification. Nous demandons une mise en œuvre rapide de ces mesures et l’arrêt total de la destruction par tirs et piégeages engagés depuis 2007.
Ces actions, touchant en grande majorité les individus non-reproducteurs, sont sans effet sur la dynamique de l’espèce comme le montre l’évolution de la population reproductrice dans le Finistère : 15 000 couples en 2010, 45 000 en 2021.

On peut comprendre que l’administration veille à satisfaire, pour raisons sociales, les demandes d’une profession impactée par cette espèce, mais en réalité, en choisissant ce mode d’action illusoire, elle n’aura fait qu’aggraver la situation. De fait, nous nous interrogeons sur la place de la Fédération régionale de chasse de Bretagne dans ce plan régionale d’actions.

Bretagne Vivante et la LPO Bretagne feront à nouveau recours sur les dérogations de destruction d’espèce protégée si les préconisations de l’étude ne sont pas mises en application, accompagnées d’une remise en cause des tirs et piégeages inefficaces. En effet, la poursuite de la politique actuelle rendrait impossible toute évaluation des mesures proposées dans l’étude.

Consultations publiques en cours : refuser la dérogation de destruction du Choucas des tours, espèce protégée

Puisque les services de l’État semblent incapables de mettre en œuvre les solutions vraiment efficaces pour réguler l’espèce, ils demandent de nouveau une dérogation à la législation “espèces protégées” pour la destruction de ses oiseaux.

Bretagne Vivante, à l’appui des arguments scientifiques de l’étude de S. Dugravos et R. Chambon de l’université de Rennes 1, appelle ses adhérents et sympathisants à répondre  en manifestant leur désaccord à la consultation publique du Finistère qui demande la destruction de 12 000 choucas des tours.
Celle du Morbihan
est plus raisonnable avec 1 500 oiseau pour le département.

Les campagnes de tirs de choucas ne sont pas une réponse utile pour résoudre les problématiques autour de cette espèce. Il faut obstruer les cheminées pour réduire leurs sites de reproduction et limiter leur accès au maïs, principale nourriture de l’espèce.

Les consultations publiques en cours

  • Finistère

Accéder aux documents de la consultation publique du Finistère

Vous pouvez faire valoir vos observations, écrivez à l’adresse suivante avant le 4 mai : pref-consultation@finistere.gouv.fr

  • Morbihan

Accéder aux documents de la consultation publique du Morbihan

Vous pouvez faire valoir vos observations, écrivez à l’adresse suivante avant le 9 mai : ddtm-esprotegee@morbihan.gouv.fr

 

Les derniers articles