Jeune hérisson E. HOLDER

Le hérisson commun, un petit mammifère plutôt discret

Le hérisson fait beaucoup parler de lui ces derniers temps. Il disparaitrait d’ici 2025, ses populations décimées par les activités d’origine humaines. Focus sur ce petit mammifère discret.

Une seule espèce observable en Bretagne

Il existe 16 espèces de hérissons dont une seule est observable en Bretagne : le hérisson européen, Erinaceus europaeus, aussi connu sous le nom de hérisson commun. D’une taille moyenne de 20-30 centimètres et d’une longévité maximale de 10 ans, il habite les zones boisées où sa couleur brune lui permet de se fondre.

D’après l’Atlas des mammifères de Bretagne (édité par Locus Solus en 2015), coordonné par le Groupe Mammalogique Breton et  auquel a contribué Bretagne Vivante, le hérisson d’Europe semble avoir toujours été abondant dans la région. Il est également trouvé dans quelques îles, telles que Groix, Belle-île-en-Mer, Bréhat et l’île aux Moines.

En revanche, avec son mode de vie nocturne notamment, le hérisson reste un animal qu’il est aujourd’hui rare d’apercevoir. Alors qu’on pouvait parier sur sa rencontre lors d’une balade en campagne il y a encore une vingtaine d’années, il est maintenant plus difficile de l’observer. Alors, ce constat serait-il la preuve du déclin des populations de hérisson ?

Le hérisson, une population en déclin ?

Officiellement en France, le hérisson commun est une espèce protégée depuis 1981. Pour rappel, selon le code de l’environnement, les espèces protégées ne doivent pas être intentionnellement perturbées, capturées, transportées, commercialisées ou tuées. Il est également interdit de dégrader leurs habitats. Le hérisson figure ainsi sur la liste rouge des mammifères menacés en France sous le statut “préoccupation mineure”, tout comme sur la liste rouge régionale et responsabilité biologique régionale des mammifères de Bretagne. Statistiquement, les recensements des populations du hérisson commun n’indiquent donc pas un danger d’extinction imminent pour l’espèce.

D’un autre côté, depuis quelques années, des associations de protection de la nature et de l’environnement (APNE) attirent l’attention sur les menaces pesant sur ce petit mammifère. En 2017, la Société française pour l’étude et la protection des mammifères affirmait qu’en 40 ans, le taux de mortalité des hérissons avait été multiplié “par trois ou quatre”. La même année, il était annoncé que ses effectifs avaient diminué de 70 % en vingt ans (Le Monde – 12/05/2017 ). Encore récemment, l’association Famille Hérisson, alertait sur le risque que les hérissons disparaissent totalement de nos territoires d’ici 2025 (La Voix du Nord – 17/01/2023).

 

Le cumul des menaces aura-t-il sa peau ?

Ce qui est sûr, c’est qu’il n’est pas aisé d’observer et de recenser cet animal. C’est pourquoi, il fait l’objet de plus en plus d’opérations de sciences participatives, comme celle de France Nature Environnement appelée “Opération de recensement du Hérisson”. Pour y participer, vous pouvez reporter vos observations de hérissons sur le site dédié ici.

Côté associations naturalistes, pour les comptages et inventaires protocolés, les effectifs sont malheureusement souvent basés sur le nombre de cadavres retrouvés sur les bords de route. Cet indicateur paraît pertinent dans ce cas spécifique, mais reste limité pour réaliser des inventaires précis des populations.

En effet, les collisions routières sont un facteur de mortalité important pour les hérissons, provoquant près de 2 millions de morts par an, selon la Société française pour l’étude et la protection des mammifères. Malgré tout, le problème est en fait plus large. Si les hérissons sont autant retrouvés sur les routes, c’est aussi à cause de la fragmentation de leurs habitats ruraux par les axes routiers notamment. S’ajoutent à cela les nombreuses activités urbaines, telles que la construction de piscine, les tondeuses, les débroussailleuses ou encore la destruction des haies dans lesquelles ils s’abritent. Autant de perturbations qui nuisent aux populations de hérissons.

De plus, d’après le Groupe Mammalogique Breton, les pesticides sont également un facteur de mortalité important, en tuant les proies du mammifère ou en les intoxiquant, ce qui empoisonne indirectement les hérissons.

Comment aider concrètement les hérissons, des amis du jardin

Aujourd’hui le hérisson commun (sous sa forme vivante) est principalement trouvé en milieu urbain, dans les jardins notamment. Sa présence est avant tout une bonne chose. En effet, il s’agit d’une espèce parapluie, c’est-à-dire que lorsqu’elle se porte bien, cela témoigne que le reste se porte bien aussi : ses proies, son habitat, etc… L’observer  est donc une bonne nouvelle pour la biodiversité locale ! De plus, lorsqu’il le peut, ce petit mammifère se nourrit de limaces, ce qui ravit les jardiniers.

Ainsi, si vous trouvez un hérisson dans votre jardin, c’est plutôt une bonne nouvelle. Si vous avez des doutes sur sa bonne santé ou souhaitez des conseils pour mieux les accueillir, rendez-vous ici.

Malgré tout, ne cherchez pas encore le hérisson. À cette période de l’année, il hiberne tranquillement et ne se réveillera qu’au mois de mars.

Les derniers articles