jeudi 19 mai 2022
Pourquoi il faut préserver et replanter les haies ? Le cas de la Bretagne
Bretagne
mercredi 7 septembre 2016
Bretagne
Vous pouvez encore les observer, jusqu’au mois de septembre, parfois jusqu’en octobre. Les lépidoptères (c’est-à-dire les papillons, à l’état adulte, et les chenilles, à l’état larvaire) font partie des insectes les plus populaires, de par leur vol virevoltant et leurs ailes colorées. Il en existe plus d’un millier d’espèces en Bretagne, moins d’une centaine vivant le jour, les autres la nuit. Mais depuis quelques décennies, les papillons disparaissent, particulièrement du fait de la perte de biodiversité des plantes et aussi à cause des insecticides. Le cas des papillons des landes bretonnes est encore plus critique.
Pendant des siècles, les landes bretonnes étaient utilisées par les paysans bretons. L'usage le plus important était d'y couper et récolter la lande à la main à l'automne, tous les 3 à 5 ans, afin de l'employer comme litière sous les vaches, dans les étables. Les landes étaient alors propices aux papillons.
Mais cet entretien traditionnel des landes n'a pas survécu à la mécanisation de l'agriculture, dans la deuxième moitié du XXe. Depuis le XIXe, les surfaces de landes ont considérablement diminué dans la région : de 25 % du territoire à moins de… 2 % ! Elles ont été transformées en prairies, en culture ou en forêt.
En outre, les landes actuelles sont généralement plus hautes et denses, le développement des ajoncs et des fougères n'étant plus limité par la fauche ou le pâturage. Or une flore et une faune particulières étaient liées à ces landes entretenues : elles sont devenues aujourd'hui rares ou menacées.
Dans notre région, c'est le cas par exemple de trois espèces d'azurés (de jolis petits papillons dont le dessus des ailes est bleu) : l'Azuré de l'ajonc, l'Azuré du genêt et l'Azuré des mouillères. Ces trois espèces ont besoin de landes basses, riches en bruyères, et leurs chenilles dépendent étroitement de la présence de fourmis spécifiques, avec lesquelles elles vivent en symbiose. L'espèce la plus rare, l'Azuré des mouillères, ne subsiste plus qu’en quatre endroits en Bretagne !
En maintenant la fauche ou le pâturage sur certaines landes qu'elle a contribué à classer en réserve, Bretagne Vivante a permis de préserver quelques populations des ces papillons à valeur patrimoniale.
L'Azuré de l'ajonc est ainsi présent sur les réserves du Cragou, du Vénec, de Sérent, de Saint Guyomard et de Locmariaquer. L'Azuré du genêt vole sur les landes de la réserve du Cap sizun et à proximité de la réserve de Locmariaquer. L'Azuré des mouillères maintient une population sur la réserve de Locmariaquer.
Cependant, leur situation reste très fragile. Pour continuer de les protéger sur les réserves bretonnes, mais aussi dans toute la région, car les papillons sont très liés à la qualité du milieu, nous avons besoin de votre soutien.
Nom latin : Maculinea alcon alcon
Nom breton : Glazig ar jañsif
Statut en Bretagne : Rare - Espèce protégée en France
Cette espèce, qui ne se maintient plus en Bretagne, actuellement, que dans quatre sites isolés, sans possibilité d'échange entre eux, se trouve dans une situation très précaire. Elle pourrait rapidement disparaître de la région si on ne se préoccupe pas urgemment et activement de restaurer des milieux favorables pour permettre aux populations de se renforcer. L’espèce subit également une régression continue dans l’ouest de la France et sur le territoire national.
Nom latin :Plebejus idas
Nom breton : Glazig ar balan
Statut : Rare
L’Azuré du Genêt est inféodé à différents types de landes riches en bruyères. Son aire de répartition s'est fortement réduite suite à son déclin, ces dernières décennies : l'espèce a probablement disparu des Côtes-d'Armor, des monts d'Arrée, des landes de Lanvaux et du sud du Finistère. Il se maintient essentiellement dans le Cap Sizun et dans la Presqu'île de Crozon, et sinon en quelques rares points d'Ille-et-Vilaine et du Morbihan.
Nom latin : Plebejus argus philonome
Nom breton : Glazig al lanneier
Statut : assez rare.
L’Azuré de l’Ajonc a disparu de la quasi totalité des localités d'Ille-et-Vilaine et du sud du Finistère où il était mentionné historiquement. Dans le Morbihan, on note la disparition récente de colonies à Erdeven en 2002 et à Saint-Armel en 2009. En Bretagne, sa régression est essentiellement due à l’arrêt de l'exploitation extensive des landes (récolte de la litière ou pâturage) après les années 1960 ainsi qu’à leur destruction (boisement par les résineux, urbanisation, agriculture intensive...). Les populations bretonnes sont désormais menacées par leur fragmentation et leur isolement par rapport aux autres régions françaises où s'observe l'espèce.
Photos : Jean David
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